2 mars 2010
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11:44
L’arrivée
Une petite route pas plus large qu’une voiture, qui traverse un pays fort vallonné,
jalonné de fermes bressanes.
Principalement des poules et des moutons, ici un potager, là un hangar…
La transition est douce
arrivée à la ferme
Enfin, j’arrive ; je suis accueillie par un petit chat blanc et roux, qui après deux trois gratouilles me conduit directement auprès de son maître :
celui-ci est perdu quelque part en haut d’une échelle et d’un arbre, c’est Lénaïc.
Je fais ensuite la rencontre de Maud ; un coup d’œil sur la table du salon, tiens ! Maud est aussi une adepte de la cosmétique nature : des huiles essentielles, un catalogue AZ…
je ne suis pas en terre si inconnue que ça ! ;-)
Brigitte est au marché, pour le ravitaillement hebdomadaire ; elle arrivera un peu plus tard
Déjà, c’est l’heure du biberon des chevreaux…
Le biberon des chevreaux
D’abord, chacun son biberon : le colostrum (premier lait de la maman) pour les derniers-nés, lait de vache pour les aînés. Il faut les convertir au plus vite, pour pouvoir récupérer le lait de chèvre destiné à la confection des fromages.
Dans la cuisine, nous faisons chauffer le lait dans trois petites casseroles :
les aînés ont droit à ½ l le matin et le soir
les petits tètent 3 fois par jour, 25 cl
Pour compliquer le tout, les naissances vont s’échelonner sur tout le mois de mars… et il y en a déjà 5.
Il ne faut pas se tromper !
Nous plaçons les récipients dans un torchon puis dans un sac plastique, pour ne pas que le lait refroidisse trop pendant le trajet : la chèvrerie se trouve un peu plus loin sur la route
Nous chargeons des seaux vides sur une petite cariole
Je tiens le lait chaud contre moi, pour le protéger du froid
Le biberon des chevreaux
Les tout-petits ne savent pas encore bien téter : il faut sans cesse leur redonner la tétine, les réorienter, ils toussent, éternuent, boient trop vite...
et ils se mettent du lait jusqu'aux oreilles !
Le biberon est un petit bidon en aluminium, muni de 5 tétines à la base : pratique, il permet de nourrir plusieurs petits à la fois. Il y a aussi la version bouteille de verre + tétine, pour le tout petit… il est né ce matin. Maud le prend sur ses genoux, l’entoure de ses bras : allez, tète bonhomme ! Il est affamé, mais finit par s’endormir en tétant… :-)
Les tout petits ne savent pas encore bien téter...
Les autres sont tous fous, sautent, chahutent, cherchent à tout prix quelque chose à téter en attendant leur tour : l’un d’eux essaie même de téter mes lacets – non mon bonhomme, ici tu ne trouveras rien.
Prudence, il ne faut pas prendre les petits par le ventre, comme on peut le faire avec un chat :
ceci peu les tuer, notamment après la tétée.
La prise idéale : un bras sous le cou, un bras sous la queue
Et le petit chevreau replie ses pâtes, comme avec le vieux berger barbu de ma crèche…
et un mystère élucidé, un !
Le chantier
Après le repas de midi, place au chantier
Il s’agit de poser la laine de chanvre pour terminer l’isolation des chambres, sous les toits. La laine de chanvre est toute douce, agréable à manipuler : nous la plaçons directement sous une grande tôle ondulée (goudronnée – sur laquelle reposent les tuiles)
Pour tenir les plaques de laine de chanvre, nous tendons de la ficelle entre les poutres
Les plaques sont percées pour laisser passer des fermoirs en métal papillon : nous y fixeront plus tard une longue règle en métal, sur laquelle reposeront les lambris de bois
En attendant, une fois la laine de chanvre posée, nous la recouvrons entièrement de papier kraft ; celui-ci protège l’isolant de l’humidité qui sera produite par les habitants de la maison (attention : côté brillant à l’extérieur)
Isolation en chanvre, recouverte de papier kraft
De larges bandes de scotch pour solidariser les feuilles de papier kraft, et toujours les fermoirs papillon refermés par-dessus le papier.
Ouf, beau travail !
J’ai les épaules en compote
Le temps d’un thé à la menthe, puis c’est l’heure de s’occuper des animaux...
La traite et le dîner des animaux
Tout le monde y a droit : la vache et son veau, les deux ânes, les moutons…
tous ont leur ration de graines et de foin frais
Pendant qu’ Abusée (la vache) dîne, Maud installe son petit tabouret à côté et la traie – ouf, c’est long !
Dans le seau blanc, le lait mousse, il a une belle couleur, il est tout chaud… chut ! Ce sera pour le petit déjeuner, les chevreaux, et les faisselles
Vient le temps du biberon des chevreaux,
puis toutes les chèvres sont rassemblées dans l’étable
Onze par onze, elles vont rentrer dans l’espace de traite :
elles y sont attachées les unes loin des autres,
et devant chacune d’entre elle nous plaçons une bassine avec 200g de graines (bio)
Du foin frais pour les chèvres
Celles qui ont déjà mis bas ont droit à une ration supplémentaire, et à la traite
Pour l’une d’entre elles, c’était son premier petit : ses trayons sont encore peu développés, et orientés vers l’avant : difficile à traire pour Maud, qui est assise sur son tabouret derrière la chèvre
Le lait part dans tous les sens, on dirait même qu’il évite le seau ;-)
Bon gré mal gré, la traite est rapidement terminée, et les chèvres libérées au dehors
Aux onze suivantes !
Quand tout sera terminé, nous rempliront les mangeoires de foin frais et les bassines d’eau, puis nous amènerons le lait à la fromagerie.
Dehors, il fait nuit noire : je n’ai pas vu le temps passer… Bonne nuit mesdemoiselles !
Quant à moi, après avoir partagé la soirée avec mes hôtes, je m’éclipse dans ma chambre de rêve… mais ça, ce sera sans doute l’objet d’un prochain post !